IL FALLAIT OSER : L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS DEVIENT UN RARE TÉMOIGNAGE DU 19E SIÈCLE DE VIOLLET LE DUC
Il n’est plus besoin de présenter cette église emblématique de la rive gauche parisienne. L’abbaye est fondée au 6e siècle par le roi Childebert 1er et saint Germain, alors évêque de Paris. Rebâtie au 10e siècle, son chœur du 12e que l’on peut admirer aujourd’hui est naturellement gothique, mais l’un des premiers construits en France. Plus proche de nous, en 1792, l’église devient une manufacture de salpêtre ! Elle est finalement restaurée entre 1821 et 1854 par les architectes Godde et Baltard, célèbre pour sa création des Halles et son pavillon « Baltard ».
En 1842, Baltard commande à Hippolyte Flandrin (1809-1864) la réalisation de grands panneaux muraux que finance la ville de Paris. On y retrouve bien entendu les grands sujets du Nouvel Évangile (l’entrée à Jérusalem, la montée au Calvaire, etc.). Les travaux s’échelonnent jusqu’à la mort de l’artiste, même si Sébastien Cornu achève l’œuvre selon les consignes du maître.
Vient le moment du classement « monument historique » en 1862, mais aussi, au 20e siècle, celui du dé-badigeonnage du déambulatoire et des colonnes, tandis que sont retirées les boiseries du 19e. Il ne faisait pas bon apprécier le 19e siècle et son goût néogothique en cette seconde moitié du siècle passé ! Et puis, les modes ont changé. Ou plutôt, l’obscurantisme esthétique s’est nuancé ! On s’est dit que Violet le Duc et le goût romantique et historiciste, comme on dit, n’avait pas que du mauvais.
Ainsi, de 2017 à 2020, la ville de Paris a eu la bonne idée et le courage de reprendre la restauration intérieure de l’église, en restituant les peintures murales du 19e grâce au mécénat de la paroisse. Et là , on se réjouit ! On replonge dans un univers 19e « pur jus », comme on en trouve rarement quand il s’agit de décorations murales. Bravo !
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